PEALCD

Programme Environnemental d’Appui à la Lutte Contre la Désertification (PEALCD).zone_pealcd

Les régions du Nord du Mali sont confrontées, depuis plus de trois décennies, à des sécheresses successives qui ont entraîné l’installation définitive de la désertification. Ce phénomène s’accentue d’année en année avec la croissance démographique et la concentration de la population dans la vallée du fleuve Niger où la production agro-sylvo-pastorale est encore possible. Cela se traduit par une pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles de la vallée entraînant à son tour un déséquilibre écologique du milieu.

Face à cette situation de dégradation progressive généralisée, le Gouvernement du Mali, dans le cadre de son Plan National de Lutte contre la Désertification, a initié des actions telles que le Programme environnemental d’appui à la lutte contre la désertification dans une perspective de développement (PEALCD), financé sur les fonds du 8ème et 9ème FED. Ce projet fait suite à différents programmes initiés depuis 1986.

 

Le PEALCD (projet 8 ACP/MLI 021), de numéro d’identification : 6001/007, a été financé pour un montant de 14 millions d’euros, suivant la Convention de Financement n° 6434 MLI signée le 07 mai 2001. Il a bénéficié de 3 avenants dont le troisième a permis une augmentation du plafond financier de 1,5 millions d’euros portant ainsi le budget global à 15,5 millions d’euros.

La Maîtrise d’ouvrage du programme PEALCD est assurée par le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Ordonnateur National du FED.

Le programme PEALCD a été scindé en deux composantes :

–       la Composante « Lutte Contre l’Ensablement (LCE) – Stratégie Energie Domestique (SED), dont la maîtrise d’œuvre est assurée par le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement et déléguée à la Direction Nationale de la Conservation de la Nature (DNCN)

–       la composante « Plan d’Accompagnement de la Généralisation de l’Education Environnementale au Mali » (PAGEEM), dont la maîtrise d’œuvre est assurée par le Ministère de l’Education Nationale et déléguée à la Direction Nationale de Base, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales.

Le fait d’avoir scindé la maîtrise d’œuvre entre les deux ministères n’a pas facilité la coordination et le suivi des activités menées dans le cadre du PAGEEM. D’où l’échec de cette composante dans le cadre strict de ce projet, qui de fait n’est pas concernée dans ce document de capitalisation..

 

Au démarrage du programme, ont été créées dans chacune des régions de la zone d’intervention une Cellule Régionale de Gestion du Programme (CRGP) à l’image de la cellule nationale (CNGP), Ces CRGP étaient toutes rattachées à la CNGP. Après l’évaluation à mi-parcours, seule la CRGP de Tombouctou a continué de fonctionner indépendamment. Les activités menées dans les régions de Gao et Mopti ont été coordonnées et gérées par la CNGP.

Si la création des CRGP a permis de bénéficier de quelques avantages en particulier en matière d’autonomie d’action, elle a par contre rendu difficile la coordination et le suivi-évaluation par la CNGP, ainsi que la centralisation des résultats et l’archivage des documents.

 

La DNCN en tant que maître d’œuvre délégué a été systématiquement associée aux activités du programme d’autant que les CRGP étaient initialement hébergées auprès des DRCN. Le montage du programme s’appuyait essentiellement sur les compétences de la DNCN et ses démembrements et la mise en œuvre du programme dépendait de la capacité des agents à assurer, en plus de leurs prérogatives régaliennes, les missions qui leurs étaient confiées dans le cadre du programme. Pour se faire, tous les moyens matériels, humains et financiers ont été fournis par le projet.

Malgré cette forte implication du Ministère à travers la DNCN et les DRCN, il ressort qu’en fin de programme les acquis n’ont pas vraiment été considérés à leur juste valeur. La DNCN n’a pas saisi toutes les opportunités au cours de la période du projet pour se les approprier et les valoriser sur le plan national et dans une vision à long terme.

 

L’objectif général du programme est de « contribuer à la lutte contre la pauvreté à travers la lutte contre la désertification dans une perspective de développement et de conscientisation environnementale »

Les objectifs spécifiques au nombre de deux sont de

  1. Contribuer à la protection et à la mise en valeur rationnelle des ressources naturelles menacées dont

–   les cours d’eau (le Fleuve Niger, ses bras, lacs et mares), les terres agricoles, les habitations et les voies de communication menacés par l’ensablement ;

–   les ressources ligneuses menacées par la surexploitation pour la satisfaction des différents besoins notamment en bois énergie.

  1. Contribuer à améliorer durablement la gestion de l’environnement en impulsant un changement de comportements et d’attitudes parmi les générations d’élèves fréquentant l’enseignement fondamental.

Justification du projet

En matière de lutte contre l’ensablement (LCE) , jusqu’en 2005, le choix des zones d’intervention était effectué en fonction des urgences et des opportunités du moment sans disposer toutefois d’un bilan de l’ensemble des besoins actuels et sans comprendre les mécanismes et la dynamique de l’ensablement.

Pour combler cette lacune, il a été élaboré un Schéma Directeur de lutte contre l’Ensablement en novembre 2004 dans le Nord Mali, pour réaliser le diagnostic de la zone d’intervention et proposer des mesures de lutte contre l’ensablement. En même temps que l’élaboration de ce schéma directeur, des outils d’aide à la décision telles que la base de données « info-dune » d’où ont été extraites des monographies communales, ont été initiés pour permettre aux responsables et concepteurs nationaux et territoriaux de décider et programmer les actions de lutte contre l’ensablement.

En matière d’énergie domestique (SED), la stratégie nationale qui visait globalement, jusqu’en 2002, une gestion durable des ressources ligneuses, comportait beaucoup d’insuffisances qui ont conduit à une surexploitation et une dégradation des massifs forestiers. Aucun projet n’avait jusqu’alors été exécuté dans le nord du pays, c’est pourquoi il a été demandé une extension de la stratégie vers les régions Nord du Mali.

Approche

Le PEALCD a été mis en œuvre dans le cadre de la politique nationale de la décentralisation. Les collectivités territoriales (CT) ont ainsi joué un rôle primordial pour l’exécution du programme. Tous les niveaux de la décentralisation ont été impliqués dans le processus de planification et la maîtrise d’ouvrage des interventions d’intérêt régional, local et communal.

La coordination entre les différents niveaux était assurée par les comités de pilotage national et régionaux de part leur rôle d’orientation. Les Cellules nationale et régionales du PEALCD, veillaient au respect des orientations données par ces comités de pilotage.

  • Les actions d’intérêt national portaient sur la protection des cours et points d’eau classés par le code domanial et foncier comme domaine public de l’Etat ; l’aménagement du domaine protégé et classé en dehors du domaine des collectivités et particuliers ; la protection des domaines agricoles ou pastoraux aménagés par l’Etat et la protection des infrastructures appartenant à l’Etat.
  • Les actions d’intérêt régional portaient sur la protection de toutes les infrastructures classées dans le domaine régional ; les actions partagées par plusieurs cercles.
  • Les actions d’intérêt local portaient sur la protection de toutes les infrastructures classées dans le domaine du cercle ; les actions situées entre plusieurs communes.
  • Les actions d’intérêt communal portaient sur la protection des terres agricoles, habitations et infrastructures socio-économiques de la commune ; l’aménagement du domaine forestier communal ; toutes les actions relatives à la protection et restauration de l’environnement dans le domaine communal.

Ainsi, chacun dans son domaine assurait la maîtrise d’ouvrage et, était chargé de la gestion des moyens qui étaient mis à sa disposition en fonction des règles définies.

La mise en place des moyens financiers, en ce qui concerne les collectivités territoriales, s’est fait à travers la création d’un fond sectoriel au niveau de l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT) suite à un protocole d’accord entre l’Ordonnateur national (ON) du Fonds Européen de Développement (FED) et celle-ci. Ce protocole précisait les critères et conditions permettant d’accéder à ce fonds.

Dans le principe d’intervention, les DRCN et leurs démembrements assuraient le contrôle des normes et qualités. Les DRCN et les Cellules régionales de gestion, avec l’appui éventuel de prestataires, assuraient également la formation des différents acteurs. Par ailleurs, les DRCN assuraient leurs fonctions régaliennes pour lutter contre les pratiques et actions qui ont des effets néfastes sur la réussite des activités du projet.

 

Les CT se sont plus facilement appropriées les actions d’intérêt local et communal menées dans le cadre du FLCE, car plus impliquées dans le processus de planification (inscription des actions dans les PDSEC) et dans la maîtrise d’ouvrage que pour les actions d’intérêt régional ou national menées sur leurs territoires dans la cadre des DP du PEALCD.

Il n’en demeure pas moins qu’elles ont dans tous les cas des difficultés pour assumer leur responsabilité en matière de pérennisation de ces actions (gardiennage et entretien), même si elles s’y sont engagées à travers la signature d’un protocole de pérennisation.

Les engagements collectifs n’ont en fait été pris que par les responsables des CT. Les résultats auraient peut-être été différents si les populations, à travers les leaders d’opinion (chefs de villages en particulier), avaient pu y être associées.

L’appropriation de toute action qu’elle soit d’un intérêt local ou national, menée sur un territoire, devrait être liée à l’affectation future des parcelles à travers des protocoles de pérennisation. Cela obligera de classer les sites au nom de la collectivité et des individus.

Mise en œuvre générale

Deux approches ont été développées pour la mise en œuvre des activités du volet SED :

L’approche communautaire quia consisté à retenir des particuliers ou des communautés, sur la base de critères préalablement établis, pour les appuyer dans la mise en valeur de terres pour la production de bois, de vergers et des cultures horticoles.

L’approche contractuelle pour contribuer au développement de l’entreprenariat local. Cette approche a permis d’exécuter en entreprise la restauration de massifs forestiers et certains des travaux de bornage et de panneautage pour l’installation des mises en défens.

Dans le cadre du FLCE certains travaux ont été réalisés suivant l’approche communautaire. Il a été alors constaté une meilleure appropriation du processus et des investissements par les populations qui se sont senties plus responsables en participant pleinement à l’action. Cette approche parait très bénéfique aux populations qui sont interlocutrices directes du projet et qui gagnent en plus en expertise qui peut être toujours reproduite et même exportée le cas échéant à l’avenir.

L’approche contractuelle a quant à elle permis de promouvoir un entreprenariat local dans le domaine. La sélection des prestataires de part la complexité des dossiers de consultation selon les procédures du FED a fait l’objet de plusieurs annulations et rendu les dépouillements difficiles. Une simplification des procédures de consultation du FED normalisées pour les micro-opérateurs permettrait d’effectuer des consultations dans les règles tout en étant accessibles au plus grand nombre.

 

La mise en œuvre des activités s’est opérée à travers des devis programmes. Au total 23 Devis Programmes ont été élaborés. Huit ont été exécutés par la cellule nationale de gestion du projet (CNGP), 5 par la cellule régionale de Tombouctou, 4 par celle de Gao et 2 par celle de Mopti, 1 DP a été exécuté pour l’appui institutionnel, 1 par l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), 2 pour le Fonds de Lutte Contre l’Ensablement (FLCE) mis en place au niveau de l’ANICT au profit des Collectivités Territoriales Décentralisées.

Le fait de réaliser les travaux dans le cadre de devis programme d’une durée de douze mois a sûrement été à l’origine des difficultés rencontrées par les régisseurs pour ajuster le calendrier des procédures administratives avec le calendrier saisonnier. En effet, les périodes les plus propices pour exécuter les différentes phases des travaux LCE-SED n’ont pas été systématiquement respectées, dans le souci vraisemblablement, de respecter la durée contractuelle des travaux prévue lors de l’élaboration du dossier d’appel d’offres, mais qui a été décalée du fait du retard pris pour notifier l’attribution des marchés.

Dans l’avenir les marchés passés en engagement spécifique seraient mieux adaptés aux délais et au respect du calendrier saisonnier, à moins de bien planifier des phases de mise en œuvre par rapport à plusieurs devis programmes et de savoir réajuster lorsque nécessaire.

Mise en œuvre des volets LCE et SED

Les activités relatives à la lutte contre l‘ensablement comprenaient :

–          l‘élaboration du Schéma directeur de lutte contre l‘ensablement qui est la base de toutes les autres interventions ;

–          les activités portant sur la stabilisation des dunes pour protéger le fleuve Niger, ses bras et le système du lac Faguibine ; les habitations, terres agricoles et pâturages situés dans la vallée du fleuve ;

–          la mise en défens de formations naturelles jouant un rôle de protection avec éventuellement des travaux d‘enrichissement par semis direct ;

–          la réalisation de plantations forestières pour satisfaire les besoins des populations en bois et pouvant aussi servir à protéger les berges du fleuve et restaurer les terres agricoles dégradées. Devait être associé à cette activité, la culture du bourgou qui, au-delà de la production fourragère, joue un rôle de protection contre l‘éboulement des berges suite à l‘effet des vagues ;

–          la réalisation de plantations fruitières associées à l‘installation de brise-vent et haies vives pour la protection contre les intempéries et les animaux ;

–          l‘aménagement de jardins horticoles paysans qui, pour des raisons d’économies, a été associé aux travaux de stabilisation des dunes, plantations forestières et fruitières.

Les activités relatives à la Stratégie Energie Domestique comprenaient :

–          un inventaire forestier dans les 5ème, 6ème et 7ème régions;

–          le Schéma Directeur d’Approvisionnement en bois énergie (SDA) de Mopti réactualisé et ceux de Gao et de Tombouctou élaborés sur la base des résultats de l’inventaire ;

–          la création de 24 marchés ruraux de bois ;

–          l’aménagement forestier dont : 1000 hectares de plantations d’Eucalyptus réalisés dans le delta intérieur prioritairement dans la région de Mopti ; 750 ha de forêts classées le long du fleuve Niger sont restaurés

–          la formation et l’équipement des artisans locaux pour la production des foyers/fourneaux améliorés ;

–          la réalisation d’études et recherches menées sur l’exploitation, la conservation et la transformation du bois d’Eucalyptus, la sylviculture du palmier doum et l’introduction d’autres essences à croissance rapide ;

–          le contrôle des produits forestiers en provenance des marchés ruraux ;

Mise en œuvre spécifique des principales activités LCE et SED

Stabilisation des dunes

Il était prévu de stabiliser 4 053 hectares de dunes entre Tombouctou et Gao sur les 391 300 ha de dunes recensées dans le schéma directeur de lutte contre l’ensablement, soit 1%.

 

Au départ de la mise en œuvre une campagne d’information a été menée en direction des collectivités par le biais de rencontres et pour un large public à travers les médias locaux. Parallèlement les prestataires locaux ont été identifiés parmi les associations, groupements, ONG, GIE, entreprises et bureau d’études, à Gao, Tombouctou et Mopti et des formations ont été dispensées en techniques de lutte contre l’ensablement.

L’appui conseil a été effectif et mené par les agents des services de la conservation de la nature présents dans les cercles et formés en conséquence.

La situation des sites et leur description physique, ainsi que des informations d’ordre foncier, une historique des actions antérieures de protection, la localisation d’une éventuelle ressource d’eau et les modalités de réalisation des futurs travaux ont été déterminés au regard des résultats d’études « diagnostics » synthétisés en fiches. Ont été joints à ces fiches, des photos de référence du site.

Ces études « diagnostics » restent cependant succinctes. Par exemple, elles ne fournissent pas suffisamment d’éléments appréciables par les prestataires des travaux pour les aider à monter leur offre.

Les coûts prévisionnels des travaux ont été évalués sur la base de normes fixées lors des programmes antérieurs, mais non actualisées. Les prestataires étaient choisis après consultation. Dans la première tranche des travaux sur les DP 1, 2 et 3 des CRGP de Gao et Tombouctou, les prestataires ont été choisis indifféremment parmi les ONG, associations et entreprises. Lors de la deuxième tranche de travaux, sur les DP 4 de Tombouctou et DP5 de la CNGP pour Gao, la consultation ne devait mettre en concurrence que les opérateurs économiques à but lucratif pour respecter les procédures des marchés.

 

Les techniques consistaient en premier lieu à stabiliser mécaniquement les dunes avec des palissades confectionnées de branchages, généralement de Leptadénia pyrotechnica, et édifiées suivant des quadrillages ou « quadras » orientés suivant les vents dominants et dimensionnés suivant la pente et la situation par rapport aux vents. Il a cependant fallut attendre la dernière campagne (DP5 CNGP et DP4 de Tombouctou) pour ne plus fixer uniformément le dimensionnement des quadras à mettre en œuvre pour la stabilisation mécanique sur l’ensemble des sites prévus. Pour la dernière phase de travaux (2008-2009) le dimensionnement des quadras a normalement été choisi en fonction du modelé dunaire, mais restait uniforme sur l’ensemble du site.

Ensuite il était procédé à la fixation biologique soit par plantations de plants préparés en pépinières d’Acacias sénégal, Prosopis juliflora, Balanitès aegyptiaca, Tamaris aphylla, soit par plantations de boutures récoltées dans le milieu naturel, d’Euphorbia basamifera, de Tamaris aphylla ou de Balanites aegyptiaca, soit encore par ensemencement de semis et graines d’espèces ligneuses tel que Leptadenia pyrotechnica, Balanitès aegyptiaca et de cram-cram. En général il était recommandé d’associer les semis avec les plantations.

Le choix des plants et des semences doit être rigoureux, l’achat des plants et la récolte des graines doivent être réalisés aux périodes propices et enfin les conditions de stockage doivent être conformes pour assurer la conservation et éviter que le pouvoir de germination des semences soit détérioré. Cette action demande également à être planifiée.

La réussite de ces actions était liée d’une part au respect du calendrier saisonnier pour ce qui concernait la coupe des matériaux pour la stabilisation mécanique et les travaux de fixation biologique et d’autre part aux actions entreprises pour garder et protéger les sites contre la divagation des animaux et la coupe des matériaux et des plantations.

La problématique de la divagation des animaux sur les sites ayant fait l’objet de stabilisation de dunes et qui remet en cause la pérennité des actions a été dénoncée de façon récurrente pendant toute la durée du programme sans qu’aucune solution efficace ne soit appliquée, malgré les forums qui ont pu y être consacrés.

 

Globalement les travaux ont été menés en deux tranches. Une première tranche réalisée sur les DP 1, 2 et 3 des cellules régionales de Gao et Tombouctou et sur le DP1 du FLCE dit FLCE 1 également à Gao et Tombouctou. Une deuxième tranche réalisée sur le DP4 de la cellule régionale de Tombouctou et terminée sur le DP6 de la CNGP, sur les DP5 et 6 de la CNGP pour Gao et sur le DP2 du FLCE dit FLCE2 à Gao et Tombouctou.

Globalement sur 4 053 ha prévus dans la programmation initiale, n’ont été engagés que 3 987 ha de travaux et finalement réalisés 3.717,23ha, soit 91,71% entre les CRGP de Gao et Tombouctou et le FLCE.

 

Les travaux de fixation mécanique sont en général assez bien, voire bien réalisés comme dans le cas du FLCE. Par contre la fixation biologique, notamment par ensemencements, n’a pas donné les résultats escomptés sur la plupart des sites réalisés sur les DP des CRGP, à cause du non respect des périodes propices de plantation et d’ensemencement. Même si à Gao, les sites ont été repris en la matière en 2008 et 2009, le résultat n’est cependant pas assuré car là encore les travaux de fixation ne se sont pas déroulés aux périodes les plus favorables. Si le résultat de la consolidation des travaux de fixation biologique n’a pas réussi, c’est l’ensemble de l’action de LCE qui sera alors remis en cause à long terme, si la divagation des animaux sur ces sites n’est pas maîtrisée.

La cause principale des échecs enregistrés à toutes les étapes du processus de préparation et de mise en œuvre des actions de LCE et des mauvais résultats obtenus sur une quantité non négligeable de sites, résulte, d’une part, de la non concordance des calendriers et d’autre part de la quasi absence d’encadrement et de contrôle, ainsi que de la faiblesse du suivi et de l’appui conseil qui auraient dû être menés auprès des CT comme des prestataires.

Un calendrier et des recommandations sont proposés dans le chapitre « Constats et recommandations ».

 

Mises en défens

Cette activité était prévue à Gao et Tombouctou dans le cadre des volets LCE et SED, à Mopti dans celui du volet SED, pour réaliser 9 200 ha de mise en défens de périmètres sur : les sites identifiés par le Schéma Directeur comme jouant un rôle de protection ; les sites où existent des régénérations naturelles d’espèces utiles ; les terrains dégradés situés en amont du dispositif de protection pour renforcer la couverture végétale en procédant à un enrichissement par semis ou plantation d’espèces utiles.

La mise en défens consiste à protéger les périmètres contre la divagation des animaux, soit en assurant le gardiennage, soit en le clôturant en certains endroits et à réaliser des travaux de conservation des eaux de surface pour faciliter l‘infiltration de l‘eau et la repousse des semis.

Ce sont les collectivités territoriales qui font la demande auprès de la DRCN, après avoir inscrit le projet de mise en défens dans leur PDSEC. Elles s’engagent à réaliser les actions de mise en défens avec l’appui des services de la CN qui exécutent le suivi et le contrôle des sites.

Dans la pratique, si la communauté s’engage sur l’exécution, en général une fois l’action terminée, elle n’assure plus la protection du site.

Ce sont finalement 10 450 hectares de terres qui ont été mises en défens, dont 4 330 ha enrichis par ensemencement.

Dans tous les cas, même si les résultats de ces initiatives de mise en défens sont acceptables, reste cependant à le démontrer car aucune étude de référence et aucunes mesures n’ont été réalisées au départ pour en apprécier l’évolution. De fait, il est impossible de réaliser un suivi efficace et d’apprécier une quelconque évolution.

 

Restauration de forêts classées

Les forêts ont été classées il y a plus d’un demi-siècle pour protéger les rives et le fleuve Niger. Leur protection et leur entretien sont du ressort des Domaines compte tenu de leur statut. Les droits d’usage sont définis : extraction de petit bois d’énergie, coupes suivant un plan pré établit, cueillette de produits non ligneux. Cependant la pression exercée par les communautés environnantes qui les utilisaient de manière abusive en particulier pour la coupe du bois et le pacage des animaux, mais aussi l’impact de la désertification qui se solde par une diminution des précipitations et du niveau des crues du fleuve, sont les causes essentielles des dégradations observées.

La restauration des forêts classées a donc été programmée pour protéger le fleuve Niger et enrichir le milieu naturel en réactualisant les limites de ces forêts ; les enrichir par plantation ou par semis directs ; réaliser des travaux de DRS/CES ; développer l’agroforesterie pour favoriser la participation des populations riveraines à la gestion de ces forêts classées.

Les activités de restauration des forêts classées ont été confiées à des prestataires choisis après consultation. Les DRCN étaient chargées de la coordination générale des travaux et les services de la Conservation de la Nature étaient chargés du suivi et du contrôle technique.

La restauration par plantations arrosées était réalisée avec des plants d’essences autochtones et d’Eucalyptus suivie d’un ensemencement de graines de ligneux. Le prestataire était tenu d’entretenir, arroser et assurer le gardiennage jusqu’à la fin de son contrat. Les communautés riveraines s’engageaient à travers un protocole de pérennisation à protéger le site une fois le prestataire parti.

Un total de 811 hectares de massifs forestiers a été restauré sur une prévision de 820 ha.

 

Le statut d’une forêt classée pose un problème pour faire intervenir une communauté qui n’a aucune responsabilité sur le domaine en matière de protection. Ce point doit être élucidé dans l’avenir, car actuellement la responsabilité reste du ressort de la conservation de la nature qui ne peut normalement pas impliquer les communautés riveraines comme elle l’a voulu. D’autant que ces communautés n’ont pas forcément les mêmes objectifs. En effet les riverains voient dans la restauration des forêts une action pour augmenter le potentiel en bois d’énergie, d’autant plus que les essences plantées ont surtout été des Eucalyptus contrairement à ce qui était prévu dans les cahiers des charges.

 

Appuis aux promoteurs pour les plantations forestières, la production de bois, les plantations fruitières et les activités maraîchères

Un appui a été dispensé aux particuliers, groupements et associations en vue de réaliser une prévision de 2 068 ha de plantations de production de bois, 334 ha de vergers d’arbres fruitiers avec installation de brises vents et haies vives autour des vergers.

Les particuliers associaient le plus souvent deux à trois productions : Eucalyptus et/ou vergers et/ou maraîchage. La plupart des promoteurs mènent une activité agricole principale : riziculture, bourgou, etc.

Les groupements et associations quant à elles ont plus tendance de planter des productions de bois pour protéger les zones de culture.

L’appui consistait à assurer des formations et des conseils techniques de la part des services de la CN, à fournir du petit matériel de plantation et d’arrosage, des équipements d’exhaure, des plants ou des semences, des ouvrages hydrauliques et des produits phytosanitaires.

Le matériel distribué aux promoteurs dans la majorité des cas n’a jamais servi pour la plantation prévue dans le devis programme car a été distribué trop tard. Ce matériel a donc servi à d’autres activités comme le maraîchage. Se pose alors la question de savoir si l’activité a réellement abouti à un appui des promoteurs ou n’a permis que de les récompenser d’avoir mener à bien la plantation des superficies prévues ?

Dans le cadre de cet appui, 2 017 ha de production de bois d’Eucalyptus ont été réalisés ainsi que 232 ha de vergers, 68 ha de brises vents et 75 877 ml de haies vives.

 

La principale contrainte de production reste le manque de terre. Il est donc souhaitable que les autorités communales s’impliquent davantage dans l’affectation des terres pour les plantations à travers les Plans d’Aménagement et de Développement Communaux.

Les produits issus de l’exploitation de l’Eucalyptus ne sont utilisés que comme bois de service et comme bois de chauffe. Leur commercialisation reste encore le plus souvent circonscrit sur un marché local qui devient de plus en plus saturé et qui a pour conséquence de démotiver les promoteurs. Il est donc essentiel de promouvoir d’autres filières de valorisation des produits ligneux des plantations d’Eucalyptus, si l’on ne veut pas compromettre l’avenir des plantations.

Les services de la conservation de la nature ont normalement exécuté leur rôle d’appui-conseil auprès des promoteurs. Cependant cet appui n’a concerné que la phase amont de l’activité, c’est-à-dire la production et l’exploitation. Le transport, la commercialisation n’ont par contre pas été organisés. S’il est projeté d’augmenter les superficies plantées en Eucalyptus, cet aspect sera essentiel dans l’avenir si l’on ne veut pas saturer le marché local.

 

Appuis aux pépiniéristes

Pour le volet LCE, c’est-à-dire pour les mises en défens et l’appui aux producteurs de bois, l’achat des plants était subventionné en contrepartie de quoi, les plants étaient achetés par les prestataires à un prix inférieur au prix normal, dans les pépinières dont les promoteurs disposaient de contrats de production de plants avec la DRCN. Des sachets plastics noirs étaient fournis gratuitement aux pépiniéristes par la DRCN au prorata de la quantité de plants à produire. Les plants étaient alors vendus par exemple à 75% du prix normal pour les Eucalyptus.

Dans le cadre du volet SED, pour la restauration des forêts classées, l’achat de plants a été organisé sur base de consultations restreintes locales, sans appui particulier aux pépiniéristes.

 

Inventaires forestiers

L’objectif général de l’étude d’inventaire forestier des 5ème, 6ème et 7ème régions du Mali était d’obtenir une bonne connaissance des ressources forestières,tout en incluant les travaux en termes de localisation, de caractérisation et d’évolution des différentes formations végétales en vue d’avoir des outils de planification et de gestion durable des ressources.Toutes les données de cet inventaire ont permis d’enrichir une base de données qui a servi à la conception d’un système d’information forestier (SIFOR).

Les résultats de cet inventaire devraient permettre aux collectivités de connaître le disponible de leur potentiel ligneux dans une perspective de planification.

L’inventaire forestier a abouti à l’évaluation des ressources ligneuses par bioclimat, par région, par cercle et commune assortie d’une cartographie thématique des formations végétales et de l’occupation des terres. Il a également permis d’établissement un tarif de cubage, déterminer la productivité des formations végétales du Nord et les volumes de bois par formation végétale, par commune cercle et région. Ces informations ont permis de bâtir un Système d’Information Forestier, dénommé « SIFOR », géré par une cellule créée auprès de la DNCN.

Les normes d’inventaires utilisées concernent le niveau national. Pour être véritablement valorisés au niveau des collectivités territoriales, les inventaires doivent être réalisés à l’échelle de la commune.

L’échec de la consultation internationale pour le choix du prestataire de service devant réaliser l’inventaire dans la 4ème région du Mali a montré qu’aucune réflexion et qu’aucune uniformisation n’ont été menées en matière de normes.

 

La création de marchés ruraux de bois

Le volet SED visait, par la création des marchés ruraux de bois, à mettre en place, une filière d’exploitation et de commercialisation du bois énergie, du bois de service et du bois d’œuvre, en vue de promouvoir une gestion participative et durable des ressources ligneuses.

La création des ces marchés consistait tout d’abord à organiser les promoteurs en structure rurale de gestion du bois (SRGB), les former en gestion coopérative et tenue des documents de gestion, puis à aménager des aires de stockage et de vente de bois.

La mise en place des marchés ruraux de bois devait permettre aux différents promoteurs des plantations de production de bois d’organiser la commercialisation avec une harmonisation et une maîtrise des prix.

Sur les 24 marchés prévus, 15 seulement ont été créés, dont 2 opérationnels à Tombouctou, 1 à Gao et le reste à améliorer pour leur opérationnalité.

La problématique de cette activité rejoint celle de l’appui aux promoteurs de bois. Tant que la filière bois ne sera pas organisée, l’écoulement sera de plus en plus difficile à assurer localement.

 

La promotion d’équipements économes de bois énergie

Le programme devait assurer une subvention à la production par la fourniture des matériaux de base et à la diffusion des foyers/fourneaux améliorés.

Les artisans locaux identifiés à Gao, Mopti et Tombouctou ont été formés et équipés en matériaux de base constitués de barriques métalliques de 200 litres, en contrepartie de quoi ils s’engageaient à diminuer le prix de vente du foyer.

Environ 15.000 foyers/fourneaux améliorés à bois ou à charbon devaient être fabriqués et diffusés. Il en a été finalement fabriqué 18 556 recensés par les 3 DRCN.

C’est à Gao où l’activité a été semble-t-il la mieux respectée puisqu’une fois le projet retiré les artisans ont maintenu le prix de vente subventionné.

Le contrôle des travaux                   

Le contrôle des travaux de fixation des dunes qui a été réalisé en début de programme par des opérateurs ONG ou GIE a été un échec constaté par les DRCN. Ces dernières ont remplacé par la suite les opérateurs de contrôle sans pour cela en améliorer la qualité.

En fait, que ce soit pour les actions de LCE ou SED, les travaux ont toujours fait l’objet d’un suivi intermittent qui n’a permis que d’établir des constats le plus souvent d’ailleurs en fin d’exécution ; le contrôle technique des travaux n’a donc pas été réalisé.

Il est regrettable que la majorité des réceptions provisoires et définitives soient prononcées sans que les quantités réellement réceptionnées et les taux de survie des plants, boutures et semis soient évalués. Cela n’a été le cas que pour les sites de fixation de dunes du DP1 FLCE2 à Tombouctou.

Les techniques de stabilisation mécanique, de fixation biologique, de plantation et de restauration de forêts qui semblent bien maîtrisées par le personnel d’encadrement des DRCN chargé de superviser les actions et de former les prestataires, ne le sont pas pour les agents chargés du suivi et du contrôle des travaux. Un gros effort de formation et de moyens doit être fourni pour renforcer et améliorer les prestations de contrôle.

Le suivi évaluation du programme

Des objectifs ont été assignés pour réaliser le suivi évaluation du PEALCD et un plan opérationnel devait être élaboré à partir duquel les programmes de travail annuels devaient être établis.

Un draft sur le dispositif de suivi évaluation du programme a été élaboré pour être finalisé et validé par l’ensemble des acteurs sans succès. Les outils de collecte et le dispositif de suivi évaluation n’ont ainsi jamais été appliqués et les propositions contenues dans les différents documents et programmes annuels de travail n’ont jamais été pris en compte dans les devis programmes.

Le suivi régulier des activités a alors essentiellement consisté en la production de rapports d’exécution des activités par DP et à la réalisation de missions ponctuelles internes aux DRCN et de la CNGP.

La synthèse (agrégation) des résultats a été un exercice périlleux, du fait que peu d’informations en temps réel ont été reçues au niveau de la CNGP et les détails des résultats n’ont été que partiellement envoyés par les CRGP et DRCN. L’établissement d’un bilan global ne peut-être de fait exhaustif, même en fin de programme.

SIFOR

La cellule SIFOR, du nom du programme « Système d’Information Forestier », créée auprès de la DCNC répond au besoin de mettre en place des instruments nationaux d’observation, de prospective, de suivi évaluation et de capitalisation sur lesquels devraient se fonder/s’adosser la décision, la planification, la programmation, le financement et la gestion des programmes.

L’intérêt de ce système d’information sera donc de ne pas être considéré et utilisé comme simple base de données mais de pouvoir évoluer comme réceptacle officiel national pour la capitalisation et la gestion de l’ensemble des données d’inventaires produites et constituer un outil d’aide à la décision accessible au plus grand nombre d’acteurs pour les besoins de développement et de plaidoyer en faveur de l’environnement. Dans cette perspective, le SIFOR pourra :

  1. Servir à l’élaboration des schémas directeurs d’approvisionnement (SDA) ;
  2. Constituer une source d’information pour les départements en charge du développement rural et de l’aménagement du territoire ;
  3. Servir à la conception et à la mise en œuvre de la politique de gestion décentralisée des ressources naturelles ainsi qu’à l’élaboration des schémas et plans régionaux et communaux de développement ;
  4. Devenir un portail d’échanges entre les structures de développement et celles de la recherche.

Pour disposer d’un outil d’aide à la décision pertinent et efficace, la Direction Nationale de la Conservation de la Nature a développé, une démarche participative et concertée d’implantation de ce système. Cette démarche est d’autant plus nécessaire que les défis demeurent encore nombreux en matière de partenariat, de coordination et de mutualisation des efforts de capitalisation et de partage de l’information.

La mise en œuvre institutionnelle incluait notamment la création de la Cellule de Gestion du Système d’Information Forestier, la circulaire de diffusion et la mise en place des organes de suivi et d’évaluation, notamment le comité d’orientation et le comité scientifique.

La Cellule de Gestion du SIFOR a été créée et a été rattachée à la Direction Nationale de la Conservation de la Nature et supervisée par la Division Etudes et Planification.

 

La formation a été au cœur du processus de transfert et d’appropriation du SIFOR par les services de la conservation de la nature.

La promotion du SIFOR a été menée au niveau national en direction des services, projets et programmes du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, des services centraux et d’appui à la planification, au suivi et au développement, des structures de recherche, des bureaux d’étude et de la société civile. Au niveau régional la promotion s’est faite en direction des gouvernorats, des assemblées régionales, des conseils de cercles, des conseils communaux, des services techniques, des programmes et projets, des ONG et des partenaires techniques et financiers.

Les diverses présentations du SIFOR et surtout les échanges de vues qui les ont systématiquement suivi, ont permis d’identifier les points d’amélioration du système.

Ainsi l’amélioration du système d’information forestier a concerné d’une part, l’élaboration d’une méthodologie d’inventaire forestier régional selon l’approche utilisée dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao et d’une norme technique et d’autre part, le développement de deux composantes, notamment le SADIF (Système d’Administration des Données sur les Inventaires Forestiers) et l’ICIF (Interface de Consultation des Inventaires Forestiers).

La composante SADIF permet d’offrir à ses utilisateurs des fonctionnalités d’administration et d’analyses cartographiques ou alphanumériques des données des inventaires forestiers. La composante ICIFpermet de consulter les informations des inventaires forestiers. L’ICIF est disponible sous la forme d’une application WEB et une application disponible sur clé USB.

Conclusions

Il ressort d’une manière générale que les actions ont bien été entreprises pour atteindre les résultats répondant aux objectifs fixés. De ce point de vue le constat est positif.

La réussite d’un tel programme est avant tout liée à l’appropriation des actions et des résultats par les bénéficiaires. L’appropriation est d’autant plus marquée que le bénéficiaire trouve un intérêt à l’action. C’est pour cela que les actions menées dans le cadre du FLCE ont semble-t-il mieux réussi que celles menées dans le cadre des devis programmes des différentes cellules nationale et régionales de gestion, à l’exception bien sûr de l’appui aux producteurs qui trouvent eux aussi un intérêt économique direct.

L’approche communautaire impliquant directement les bénéficiaires pour l’exécution des actions est un atout important à la réussite d’un tel programme et permet en outre d’avoir un impact économique et même social. Nous avons vu cependant que cette approche ne pouvait être conciliable avec les procédures du FED et plus généralement avec celle des marchés publics relatifs aux collectivités territoriales.

L’approche contractuelle a permis de promouvoir un entreprenariat local avec des micro-entreprises qui n’ont pas toutes les capacités de pouvoir répondre aux exigences des procédures imposées par le FED pour d’élaborations des soumissions. Cela a été une difficulté majeure pour le respect du calendrier d’exécution.

 

La planification des travaux dans le cadre des devis programmes a obligé les gestionnaires à privilégié la planification des actions par rapport aux DP et non par rapport au calendrier saisonnier comme l’exigeait ce type d’action.

Le fait de n’avoir pas respecté le calendrier saisonnier pour mener les actions de plantation et d’ensemencement que ce soit dans le cadre du volet LCE que celui du volet SED peut à terme remettre en cause les résultats quantitatifs, d’autant que le contrôle technique des travaux n’a pas été fait dans les règles de l’Art et que les réceptions n’ont porté que sur les aspects quantitatifs. Par ailleurs l’absence d’études de référence préalables et d’indicateurs ne permettra pas de mesurer les effets et les impacts des actions menées.

 

La gestion du programme éclatée en plusieurs cellules autonomes a rendu difficile voire impossible la coordination, la programmation et le suivi-évaluation, d’autant plus que la communication est restée problématique durant toute la période d’exécution.

 

Enfin, l’appropriation par le ministère du système d’information forestier (SIFOR) conçu pour être utilisé au niveau national comme un outil de référence pour la capitalisation et la gestion de l’ensemble des données d’inventaires produites et constituer un outil d’aide à la décision accessible au plus grand nombre d’acteurs pour les besoins de développement et de plaidoyer en faveur de l’environnement, reste encore à démontrer.

Pour les programmes futurs, l’implication des collectivités territoriales doit rester un atout majeur de réussite, à la condition cependant que les services de la conservation de la nature jouent effectivement leur rôle de conseiller tout au long des actions qui seront préparées, exécutées et qui devront être pérennisées. Les actions pourront être exécutées par des opérateurs à but lucratif à condition qu’ils impliquent les communautés et le contrôle devra être mené à pied d’œuvre par des opérateurs techniques expérimentés dans le domaine.