Décentralisation : le programme GEDEFOR CONSOLIDE LES ACQUIS DE LA GOUVERNANCE en matière de gestion durable des ressources forestières.

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Ce Programme a initié des activités au bénéfice des populations pour leur permettre de préserver les ressources forestières et d’assurer leur autonomie financière avec des revenus tirés des périmètres maraîchers, de la transformation des produits agricoles et de cueillette, de la volaille, de l’apiculture

Le Programme de Gestion Décentralisée des Forêts Phase II (GEDEFOR II) est conçu pour assurer la consolidation/capitalisation des acquis des phases précédentes et met l’accent sur le renforcement des capacités des bénéficiaires dans un cadre institutionnel décentralisé. Ce renforcement de capacités s’effectue dans le cadre d’une mise en œuvre efficace d’initiatives visant à combattre la désertification, la déforestation, la dégradation des forêts, des sols et la perte de la biodiversité tout en soutenant les moyens de subsistance des populations et la réduction de la pauvreté.

La coordinatrice de GEDEFOR II, Commandant KANOUTE Fatoumata KONE a expliqué que ce Programme est le fruit d’une demande des communautés bénéficiaires. Il est financé à hauteur de 4,3 milliards Fcfa, dont les 82% sont assurés par le partenaire technique suédois, soit 3,534 milliards, et 18% par le Gouvernement du Mali pour sa contrepartie qui s’élève à 800 millions Fcfa. GEDEFOR II intervient pour une durée de 3 ans (2015-2018) dans 27 Communes de deux régions du Mali : Kayes et Koulikoro dont 20 concernées par les plans d’aménagement et de gestion des 39 massifs forestiers et 7 pour les sites d’adaptation aux changements climatiques. Il a pour objectif de contribuer de façon intégrée à la gestion décentralisée des ressources forestières dans le cadre du développement local et à l’augmentation des revenus des populations rurales défavorisées (hommes et femmes) en vue d´assurer la durabilité de ces ressources dans un contexte de changement climatique.

Ainsi, le Programme s’est employé durant son mandat à exécuter dans le cadre de la gestion durable des forêts, des activités alternatives à l’exploitation du bois ainsi que celles relatives à l’adaptation aux Changements Climatiques, à exécuter un certain nombre d’initiatives sur le terrain. Au nombre desquelles on peut souligner le renforcement des capacités et compétences des communes d’intervention, des organisations communautaires de base et du Service des Eaux et Forêts.

GEDEFOR accorde une attention particulière à la préservation de la biodiversité et des habitats, la qualité des sols et de l’eau, la protection contre les risques naturels et la conservation de la qualité des paysages et des richesses culturelles. Le Programme  veille à l’amélioration des conditions de vie, de sécurité alimentaire et de création de revenus pour les populations tributaires de l’exploitation des forêts.

Une équipe de presse dont faisait partie votre quotidien national, accompagnée des cadres de la Direction Nationale des Eaux et Forêts et de GEDEFORII  a effectué du 09 au 11 Novembre 2016 une visite de terrain à travers certains sites d’intervention du Programme. A Kasséla (localité située à l’entrée de la forêt classée de la Faya sur la route de Ségou), comme à Samalé et Soribougou, deux villages situés à une vingtaine de kilomètres de Bamako sur la route de Kangaba, Karan et Faraba, également situés à une centaine de kilomètres sur la route de Siby, la visite a permis d’apprécier les résultats notables de GEDEFOR II sur le terrain.

Il faut au préalable préciser que GEDEFOR a assuré les formations nécessaires à l’autonomisation des femmes encadrées. Il a ensuite assuré la construction des centres multifonctionnels, des périmètres maraîchers. Ces infrastructures sont toutes équipées d’installations solaires pour fournir l’électricité aux bâtiments et aux équipements et pour faire fonctionner les châteaux d’eau connectés aux différents forages. Ces installations d’eau ont considérablement allégé la pénibilité des cultures maraîchères en permettant de disposer d’une source hydrique pérenne pour non seulement irriguer les parcelles maraîchères aménagées, mais également assurer l’approvisionnement en eau potable des ménages. A ce titre, le périmètre maraîcher de Karan fait bonne figure, car il est exploité à la fois par les hommes et les femmes. Les premiers exploitent les arbres fruitiers (manguiers, orangeraies), des bananiers et papayers. Tout le périmètre est pavoisé par le système de goutte à goutte installé sur l’ensemble du périmètre de 10 hectares.

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PRESERVER LES RESSOURCES FORESTIERES : Le programme GEDEFOR est en chantier pour garantir la diversité biologique, la productivité, la capacité de régénération, la vitalité et la capacité à satisfaire de façon durable les fonctions économiques, écologiques et sociales pertinentes aux niveaux local, régional et national sans causer de préjudices à d’autres écosystèmes. C’est dans ce cadre que GEDEFORII est entrain d’appuyer la mise en œuvre de 39 plans d’aménagement de 39 massifs forestiers à travers des contrats signés d’une part entre le Service des Eaux et Forêts et d’autre part entre les Conseils Communaux  et les Coopératives  mises en place pour assurer la mise en œuvre desdits  Plans d’Aménagement et de Gestion. Aussi, le Programme GEDEFOR, pour la première fois au Mali a enclenché le processus d’audit des massifs sous aménagement ainsi que leur classement.

Alléger la pénibilité et le cout du travail maraîcher.

Le programme partout où il est  intervenu, à réaliser les forages équipés de châteaux, de pompes solaires, de panneaux  photovoltaïques et de système de distribution d’eau avec tête de robinets ou du système goutte à goutte. Djibril Naman Kéita, Maire de la commune Urbaine de Karan, s’est félicité de l’intervention de GEDEFOR dans sa circonscription. Il a assuré que les activités menées par le Programme permettent d’éloigner les jeunes des sites d’orpaillage avec son corollaire de dégradation de l’environnement. Le périmètre maraîcher, assure-t-il, procure des revenus, assure la sécurité alimentaire des ménages et permet de dégager des surplus de production qui sont vendus sur les marchés. Environ une vingtaine de ménages exploitent le périmètre verger de 10 ha.

Les opportunités d’exploitation de la nature ne manquent pas à l’exemple des 39 massifs forestiers sur l’ensemble des communes couvertes et aménagés par GEDEFOR au bénéfice des communautés. A l’instar du massif Manan1de Karan de 500 hectares qui sert à lutter contre les effets des changements climatiques. La communauté a planté 622 pieds d’anacardiers sur un espace d’un hectare clôturé par le grillage et avec d’autres petits équipements et matériels qui ont été offerts par GEDEFOR, a révélé Bakary Traoré qui ne tarit pas d’éloge à l’endroit du Programme.

A l’instar de leurs collègues de Karan, les associations de femmes de Kasséla, Samalé, Soribougou et Faraba ont apprécié les appuis de GEDEFOR pour la mise à leurs dispositions des centres multifonctionnels construits et équipés en installation solaire, des périmètres maraîchers avec des installations d’adduction d’eau fonctionnant grâce aux panneaux photovoltaïques et autres matériels de transformation des produits agricoles et de cueillette. GEDEFOR a introduit l’élevage de volaille villageoise améliorée qui a permis aux femmes bénéficiaires d’améliorer leurs revenus. De façon unanime, les femmes bénéficiaires de Faraba (Commune du Mandé) ont salué le Programme pour avoir assuré leur autonomie économique et financière de leurs ménages. Les revenus tirés de ces différentes activités les ont non seulement permis de subvenir à leurs besoins, mais également de trouver des alternatives pérennes à l’abandon de l’exploitation du bois et des ressources forestières.

Le retour timide du gibier. Un des avantages que les bénéficiaires tirent des interventions de GEDEFOR est que le Programme leur apporte des alternatives pérennes à l’abandon de l’exploitation du bois dans les forêts ou massifs forestiers riverains, fragilisant ainsi les écosystèmes. Aujourd’hui, ils reconnaissent tous, la justesse de la vision de GEDEFOR qui leur permet de profiter de ces ressources sans mettre en péril leur exploitation. De nos jours, a révélé la Coordinatrice  Commandant KANOUTE Fatoumata KONE, des espèces sauvages commencent à recoloniser les massifs forestiers, même si il est vrai, c’est de façon timide. Mais, cet état de fait est à l’opposé des exploitations abusives qui ont fait fuir ou ont décimé presque complètement le gibier sauvage qui, par instinct de survie, a déserté nos espaces forestiers pour se réfugier vers des zones plus sûres.

Aujourd’hui, a soutenu la coordinatrice, GEDEFOR apporte les solutions idoines à l’exercice de la décentralisation en permettant dans son volet environnement, à rendre les ressources forestières économiquement plus profitables, écologiquement plus rentables et socialement plus solidaires. Les bénéficiaires sont tous unanimes à reconnaître l’utilité de la sauvegarde de ces ressources pour eux-mêmes et pour les générations futures. Un pari que GEDEFOR a gagné, car les populations sont conscientes des enjeux et sont convaincues d’assurer la relève avec enthousiasme et bonheur dès le retrait du Programme. L’encadrement du Centre multifonctionnel des femmes de Samalé a expliqué que l’argent issu des activités génératrices de revenus, est utilisé pour assurer les maintenances et le fonctionnement des équipements d’une part, payer le salaire de certains employés comme le conducteur du moulin et le gardien. Le reste est épargné sur un compte bancaire pour assurer l’autopromotion après la fermeture du Programme.

 

Envoyés spéciaux

  1. COULIBALY

et N. SAMAKÉ