Lutter contre les changements climatiques au Mali – Les réalisations et impacts du programme AGCC2

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La dernière réunion du comité de pilotage de la phase 2 du programme de l’Alliance Globale contre le changement climatique au Mali (AGCC-2) s’est tenue le 14 septembre 2023. Cela a marqué la conclusion de plus d’une décennie de travail à travers deux phases pour aborder les enjeux liés aux changements climatiques au Mali. Le programme démontre des progrès et réalisations significatives dans les efforts du pays à renforcer sa résilience face au climat.

Le programme de l’Alliance Globale contre le changement climatique a été lancé en 2010 dans le but d’appuyer la gestion des ressources naturelles, la gouvernance forestière et le développement économique rural du Mali à travers des actions d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques. Se déroulant jusqu’en 2017, la phase 1 a jeté les bases pour la poursuite des travaux. La phase 2 a ensuite commencé et terminera sa mise en œuvre d’ici la fin 2023. Au total, plus de 13 années et 13 millions d’euros (environ 8,5 milliards de FCFA) de financement ont été consacrés à l’action climatique à travers cette initiative.

Jetons un coup d’œil plus approfondi sur quelques principales réalisations et impacts de ce programme climat phare à travers ses deux phases de mise en œuvre :

Élaboration d’un cadre politique national sur le climat
Un des premiers résultats de la phase 1 a été le développement de la Politique Nationale du Mali sur les Changements Climatiques. Ce document stratégique de haut niveau fournit une orientation sur l’intégration des considérations climatiques dans tous les secteurs de la planification et la prise de décision en développement. Il établit les priorités, objectifs et stratégies du Mali pour le renforcement de la résilience et le développement sobre en carbone.

Renforcement de capacités pour l’action climatique
Un soutien étendu à la formation et au développement de compétences a été délivré aux parties prenantes à travers les institutions gouvernementales, la société civile et les communautés. Beaucoup de personnes ont bénéficié d’ateliers, séminaires et accompagnement sur le terrain. Cela a renforcé les compétences nationales à concevoir et mener des initiatives climatiques. Les secteurs ciblés incluent l’agriculture, la foresterie, la gestion des ressources en eau et la réduction des risques de catastrophes.

Amélioration de la gestion des terres et reforestation
D’importants efforts de reforestation ont permis de restaurer plus de 6000 hectares de terres dégradées grâce à la régénération naturelle assistée et les plantations communautaires. Des techniques de conservation des sols et de l’eau ont également été démontrées sur les terres agricoles pour lutter contre les risques de dégradation des terres liés aux changements climatiques. Les zones reboisées renforcent la séquestration du carbone et fournissent bois de chauffe, fourrage et aliments sauvages.

Opportunités de moyens d’existence alternatifs
De nouvelles activités génératrices de revenus ont été promues pour diversifier les économies locales et réduire les pressions sur les forêts liées à la surexploitation. Plus de 2000 micro-projets se sont concentrés sur la transformation et la commercialisation de Produits Forestiers Non Ligneux comme les noix de karité, le tamarin et le baobab. L’apiculture avec des ruches résistantes à la sécheresse et le maraîchage ont également été soutenus. Cela contribue à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience.

Égalité des sexes et autonomisation des femmes
Une attention particulière a été accordée à l’autonomisation des femmes grâce à leur participation dans les instances de décision et les opportunités économiques créées. Au moins 40% de tous les bénéficiaires de formation, micro-projets et groupes de producteurs étaient des femmes. Cela favorise une plus grande efficacité et durabilité de l’action climatique à travers une approche inclusive.

Gestion des connaissances et sensibilisation
Des centres de ressources locaux ont été établis pour faciliter l’accès à l’information sur les risques climatiques, les stratégies d’adaptation et d’atténuation. Des émissions radiophoniques, publications et campagnes de sensibilisation ont atteint des milliers de personnes pour développer la compréhension des enjeux auprès des communautés et parties prenantes dans diverses régions du Mali.

En résumé : des impacts durables
Après des années de mise en œuvre soutenue par le programme de l’Alliance Globale contre le changement climatique, le Mali a réalisé des progrès tangibles dans ses capacités et actions concrètes de réponse au climat. Les compétences à concevoir des projets, les écosystèmes restaurés, les moyens d’existence diversifiés et les communautés autonomisées contribuent toutes à bâtir un avenir plus résilient face au climat. Un engagement continu peut aider à pérenniser ces acquis et intensifier les efforts. L’initiative de l’UE s’est assurément avérée un partenaire précieux pour le Mali dans la lutte contre les défis posés par les changements climatiques.

 

Ahmed TOURE